Citer ses sources. Quand et pourquoi? ►
Ce site a été réalisé avec le concours du Comité universitaire d’intégration pédagogique de l’Université de Montréal. Sauf mention contraire, tous les textes sont de Pierre Chemartin et Nicolas Dulac.
Le protocole bibliographique proposé ici s’adresse aux étudiants, professeurs et chargés de cours de la section cinéma et jeu vidéo de l’Université de Montréal. Il a pour but d’instaurer un modèle de citation stable et uniforme, adapté à la grande variété de documents utilisés dans notre domaine de recherche. De 2006 à 2017, la section proposait son propre protocole bibliographique, lequel était enseigné à tous les étudiants inscrits au cours « CIN1104 – Culture et documentation du cinéma ». Bien qu’il s’inspirait du Chicago Manual of Style 15th edition, ce protocole tâchait de maintenir les pratiques rédactionnelles implantées dans la tradition francophone, entre autres en respectant les règles édictées par le Guide du rédacteur du ministère des travaux publics du Canada. Les changements survenus dans le milieu de l’édition depuis une douzaine d’années ont incité bon nombre de départements, ainsi que le réseau des bibliothèques de l’Université de Montréal, à abandonner les innombrables protocoles « faits maison », pour adhérer à des styles largement répandus, pour la plupart développés aux États-Unis (Associated Press, Modern Language Association, American Psychology Association, Chicago, etc.). Le virage de plusieurs éditeurs francophones vers des styles dits « auteur-date », la systématisation de la publication en ligne et l’usage désormais généralisé de logiciels de gestion bibliographique ont encouragé l’adoption de ces styles hautement standardisés, supportés par la grande majorité des bases de données et plateformes de recherche.
Dans le même esprit, la section cinéma et jeu vidéo de l’Université de Montréal, de pair avec la Bibliothèque des lettres et sciences humains, a décidé d’adopter quasi intégralement la méthode de citation « auteur-date » prescrite dans la 17e édition du Chicago Manual of Style (section 15). Bien qu’il faille abandonner certaines pratiques d’écriture qui ont longtemps eu préséance en français, les avantages sont indéniables. Les étudiant.e.s et les enseignant.e.s. pourront se référer facilement à un document qui fait autorité et qui est régulièrement mis à jour, tout en pouvant profiter des nombreux outils de gestion bibliographique qui supporte ce style très répandu. Par ailleurs, le style « auteur-date » assure une plus grande fluidité de lecture par l’abolition des notes de références en bas de page. Reconnu pour sa concision et son adaptabilité, le style de citation Chicago a d’abord été conçu pour les sciences sociales, mais s’est rapidement frayé un chemin le domaine des sciences humaines et appliquées. C’est aujourd’hui l’un des styles de citation les plus utilisés et les plus respectés.
Bien sûr, la transposition d’un style essentiellement anglophone dans un texte écrit en français nécessite quelques modifications. Contrairement aux versions antérieures du protocole bibliographique, toutefois, ces modifications ont été réduites au strict minimum. S’il faut bien évidemment traduire les expressions anglaises et ajouter l’espace insécable avant le deux-point, les latinismes et l’abréviation « p. » ont été définitivement abandonnés. Naturellement, l’utilisation du style Chicago se limite aux citations et au traitement bibliographique, et ne saurait s’étendre au contenus stylistiques et grammaticaux, qui sont propres à la langue anglaise. Pour les questions plus générales de rédaction, de mise en page et de style, la section cinéma et jeu vidéo encourage l’utilisation du Guide du rédacteur ou du Ramat de la typographie (11e édition), qui sont tous deux conformes aux usages de la langue française dans le contexte québécois et canadien.
Bien évidemment, aucun modèle de citation n’est parfait et ne peut prétendre à l’infaillibilité. Même les protocoles les plus rigoureux, tels que Chicago, le MLA ou le APA, sont régulièrement révisés, modifiés, peaufinés. Par ailleurs, certaines sources présentent des particularités, des omissions ou des inadéquations qu’il est difficile de prendre en compte dans un modèle standardisé. Dans l’incertitude, il faut toujours privilégier la constance et la transparence et se rappeler que les protocoles bibliographiques ne sont pas des dogmes rigides, mais qu’ils servent plutôt au respect de la propriété intellectuelle et au repérage efficace des sources.